Betteraves à sucre : concilier productivité et durabilité
La filière betteravière s’engage à réduire son empreinte environnementale tout en maintenant la performance technico-économique de la culture. Comment ? Par la construction d’itinéraire technique vertueux et la mobilisation de tous les acteurs.
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La betterave à sucre présente un bilan carbone assez favorable, en effet, un hectare de betteraves à sucre fixe environ 40 tonnes de CO2/an. Par ailleurs, utilisée aussi dans la production de bioéthanol, elle contribue à limiter la dépendance aux énergies fossiles. Mais ces avantages n’exonèrent pas la filière de chercher à toujours faire mieux.
La fertilisation azotée en grandes cultures est fortement contributrice au réchauffement climatique par l’émission de protoxyde d’azote. La culture de la betterave à sucre est assez peu gourmande en azote, toutefois, des leviers d’optimisation sont possibles. L’ITB rappelle que le choix de la forme d’engrais, et l’optimisation des apports via l’enfouissement et le fractionnement permettent d’être plus efficace sur la fertilisation. D’autre part, « La betterave à sucre valorise bien les effluents d’élevage, à savoir l’azote organique, ce qui permet de limiter les doses d’azote minéral », précise Benjamin Thullier, ingénieur Développement Marketing chez ADAMA. Il insiste aussi sur le fait qu’il faut penser légumineuses dans les couverts d’intercultures. Semée au printemps, la betterave laisse le temps d’implanter un couvert végétal et d’en tirer tous les bénéfices, restitution de l’azote, structuration du sol et production de biomasse.
Une gestion durable des adventices
La betterave à sucre est sensible à la concurrence des mauvaises herbes dès son implantation et jusqu’à la couverture du rang. Une bonne connaissance de la flore responsable du salissement permet d’adapter des stratégies de désherbage durables et efficaces. « L’association de matières actives efficaces et adaptées à sa flore garantit l’efficacité des traitements. En complément, le désherbage mécanique avant couverture du rang et dans des conditions pas trop humides est aussi un levier intéressant », explique l’expert qui précise aussi qu’une variété avec un bon indice de vigueur au départ, peut vite concurrencer les mauvaises herbes et limiter l’usage des herbicides.
Quoi qu’il en soit, dans les systèmes de grandes cultures, les cultures de printemps, comme la betterave à sucre, cassent le cycle des mauvaises herbes inféodées aux céréales. La betterave à sucre contribue à faire baisser la pression des adventices à l’échelle du système.
La génétique est utile aussi pour lever certaines difficultés techniques liées aux maladies. Les plantes compagnes aident aussi à construire des itinéraires plus vertueux « L’implantation d’avoine deux semaines avant le semis de betteraves donne des résultats encourageants. Elle a pour effet de perturber les pucerons dans leur reconnaissance visuelle et olfactive de la plante. En baissant la population de pucerons, on limite le risque de jaunisse », explique Benjamin Thuillier.
Jouer collectif
Le groupe coopératif Cristal Union, via le versement de la prime RegAg, accompagne ses planteurs qui mettent en œuvre l’ensemble de ces leviers. Par ailleurs, le groupe indique que pour limiter les prélèvements en eau, il redistribue aux planteurs, pour leur besoin en irrigation, l’eau extraite des betteraves dans le processus industriel. Durabilité et productivité, un défi technique que la filière relève collectivement.
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